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DE LA VILLE DE PARIS.
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CCCCLX [CXLVII]. — [Ordonnance du Boreau de la Ville touchant le transport du] boys.
3 août 1571. (A, fol. 197 v°; --> fo1- «05 v°.)
tt Sur la requeste et remonstrance faicte par le Substitud du Procureur du Roy et de lad. Ville de ce que, contre les ordonnances du Roy, d'icelle Ville et les arrestz de la court de Parlement(1', et au mespris et contempnement d'icelles, plusieurs mar­chans de bois, tant de ceste ville de Paris que forains, au lieu d'amener en icelle vendre leurs mar­chandises de boys, ainsy qu'ilz ont accoustumé faire de tout temps et ancienneté, pour la provision de lad. Ville, suyvant lesd, ordonnances et arrestz, les font avaller par dessoubz ies pontz de Poissy et aultres villes en aval, où ilz les vendent et débitent, encores que à ce lesd, marchandises ne soyent des­tinées; requerant estre à ce pourveu;
"Nous, faisant droict sur lad. requeste, avons faict et faisons exprès inhibitions et deffences aux maistres des pontz de Poissy, Meullant, Mantes, Vernon et le Pont de l'Arche, de avaller ne souffrir estre avallé par dessoubz le pont dudict lieu au­cunes desd, marchandises, partye ne portion d'i­celles; ains leur est enjoinct tenir la main à cc
qu'elles soient'2' montées et admenées en toute dil­ligence en cestedicte Ville, pour l'effect que dessus , sur peyne de s'en prendre à eulx en leurs propres et privez noms, et aux fins que dessus. Et affin d'estre proceddé allencontre des infracteurs desd, ordon­nances et arrestz, prions'3' les Bailly, Prevost, ou leurs lieutenans, desdictz lieux de Poissy et Pont de l'Arche d'informer secrectement, dilligcmment et bien allencontre de ceulx qui ont faict ou faict faire lesd, avallages et aultres contraventions par eulx faictes à icelles ordonnances et arrestz; pour, icelles renvoyées à nous et communicquées audict Procu­reur du Roy et de la Ville, ordonner ce que de rai­son, et cc pendant faire amener et remonter pur lesd. Bailly ou juges icelles marchandises reaul-ment et de faict, nonobstant oppositions ou appel­lations quelconques, et sans prejudice d'icelles, actendu ce dont est question, aux despens de la marchandise, ainsy que faire vouldrions en pareil et semblable cas -1'.
"Si donnons cn mandement au premier sergent
<l) Aux nombreux arrêts du Parlement louchant la police du bois de chauffage et l'approvisionnement de Paris, qui ont été si­gnalés précédemment, nous en ajouterons deux autres. Le premier, rendu le 24 juillet 1571, prescrit à tous les marchands de bois de Paris de venir déclarer par-devant les Prévôt des Marchands et Echevins quelles espèces et quantités de bois ils ont fait amener et ont reçues depuis le 1" mai précédent, à quel prix et pour quelles sommes ils en ont vendu, et quelles provisions il leur en reste. (Archives nat., X" 1632, fol. 497.) --e second est une très longue ordonnance de police réglant la matière et contenant un grand nombre de dispositions diverses, auxquelles nous ne pouvons que renvoyer le lecteur. Cette ordonnance, datée du 3i juillet, fut pu­bliée à son de trompe et cri public, le 3 août, place de Grève, à l'école Saint-Germain et place Maubert. (Ibid., fol. 53o v°-532 v°.)
'-' «Soient» manque dans A.
'-' Var. «priant- (A).
''' Le môme jour, 3 août, Jean Popineau, sergent de l'Hotel de Ville, reçut l'ordre de se rendre à Rouen, pour visiter les mar­chands de bois de chauffage de cette ville, et de là au Pont-de-1'Arche, remettre au bailli du lieu une commission des Prévot et Echevins, «pour informer contre ceulx qui avoient faict avaller dudict bois de chauffaige audict Rouen». Puis il signifia Ia même com­mission aux maitres des ponts dudit lieu de Pont-de-1'Arche, de Vernon, de Mantes, de Meulan et de Poissy, cn leur faisant défense de ne laisser descendre la Seine à aucun bateau chargé de bois de chauffage, el leur laissant copie à chacun de ladite commission. Le même sergent fit commandement aussi à plusieurs marchands de bois de ces localités d'amener leurs marchandises pour l'appro­visionnement de Paris. Son voyage dura du dimanche 5 août au samedi 11, et il en déposa un procès-verbal au Bureau de la Ville, aussitôt son retour. (Pièce annexée au mandat de payement d'une sommede 22 livres, taxée à Jean Popineau pour les dépenses de celte mission, en date du 16 août 1671, Archives nat., H 2o65-.)
Dans leur voyage des jours précédents à Fontainebleau (voir ci-dessus, p. 348, note 2), les Echevins Bouquet et Dauvergne avaient traité aussi à la Cour la question du bois de chauffage et avaient obtenu du Roi la promesse qu'il ferait faire des coupes dans les forêts du Domaine. Us remontrèrent aussi «le monopolle des marchans, lesquelz menent le bois, qui deust venir à Paris, à Rouen, supliant Sa Majesté faire defences n'en plus avaller au moins depuis Vernon, ce qui a esté ordonné à l'instant. Dont espe­rons porter lettres patentes ou arrest... » (Lettre du 3 août 1571, Archives nat., H 1881.) En effet, par mandement daté de Fontai­nebleau, le 5 août, dont l'original nous a été conservé, mandement adressé au Prévôt de Paris, au bailli de Mantes, au juge do Vernon et à leurs lieutenants, il est enjoint à ces otliciers de faire publier à son de trompe et cri public des défenses expresses à tous marchands et voituriers par eau de descendre la Seine avec des chargements de bois, à partir du pont de Vernon, mais de les faire remonter et conduire à Paris. (Archives nat., K 960, n° 6.) D'autre part, le 6 août, la Cour ordonna à Simon Grignon, capi­taine de la Tournelle, «de faire guet et garde à co que aucuns bateaux chargez de bois, gros et menu», ne tente de remonter la Seine. (X" 1633, fol. ag v".)